supernova

Supernova

concert des lauréats 2022

Supernova
Bozar, Salle Henry Le Boeuf
Programme

Goggles

Firgun Ensemble

 

co-production Klarafestival, Bozar

 

flowers provided by Daniel Ost

chocolate gifts provided by Neuhaus

texts by Lalina Goddard

 

 

Goggles

Esther-Elisabeth Rispens, voice 

Wim Pelgrims, percussion

 

lior navok (1971)

Dialogues

  1. Talking Doll

  2. Sargam

  3. Twinkles

  4. Shadowphobia

 

jessie marino (1984)

Witford Brimley and his Robot Dog seize Burger King in a Bloodless Coup

 

hugo wolf (1860-1903)

Auch kleine Dinge (arr. Goggles)

 

françois sarhan (1972)

Situations 4: Vice Versa

 

thierry tidrow (1986)

Die alten, bösen Lieder

  1. Schuld

  2. a. Die Judentochter
    b. Sonstiges

  3. Höllisches Recht 

  4. Zucht bringt Frucht

  5. Nachwort des Komponisten

 


 

Firgun Ensemble

Emile Souvagie, clarinet

Ludovic Bataillie, violin

Ciska Vandelanotte, violin II

Jasmien Van Hauthem, viola

Karin Broeckhove Ibarra, cello

 

johannes brahms (1833-1897)

Clarinet Quintet in b minor, Op. 115

  1. Allegro

  2. Adagio

  3. Andantino

  4. Con moto

 

sting (1951)

Englishman in New York (arr. Luc Bataillie)

Clé d'écoute

Cette année, ce sont deux ensembles très différents qui ont été couronnés par le jury du concours de musique de chambre Supernova : l’énergique duo Goggles, qui propose des compositions théâtrales contemporaines pour chant et percussion, et le quintette Firgun, qui explore le chatoyant répertoire pour clarinette et quatuor à cordes. Ces deux ensembles donnent, le 13 mars à Bozar, le coup d’envoi de leur tournée de concerts belge, dans le cadre du Klarafestival. 

 

Boum, coup de timbale

Le plus vieux compositeur au programme de l’ensemble Goggles (si l’on fait exception de Hugo Wolf, dont le duo propose un nouvel arrangement du titre Auch kleine Dinge) est né en 1971 – voilà qui en dit long ! Le compositeur israélien Lior Navok a, de ses propres dires, conçu ses Dialogues comme une expérience « semi-théâtrale » en quatre mouvements. La pièce, qui fait dialoguer une soprano et des percussions, débute par l’humoristique « Talking Doll », une satire de l’homme mécanique qui débite des formules comme « Hi, how are you today? ». Le deuxième mouvement, intitulé « Sargam » (le mot indien pour « solfège »), joue avec les syllabes « sa », « re », « ma », « ga », « pa », « dha » et « ni », qui correspondent à nos « do », « ré » et « mi ». Au cliquetant « Twinkles » succède le quatrième et dernier mouvement, « Shadowphobia », qui, pour reprendre les mots du compositeur, « parle de la relation entre un individu et son ombre ».

La compositrice, performeuse et media artist Jessie Marino, née en 1984 et originaire de New York, explore souvent dans ses œuvres comment répétition et rituels absurdes dominent notre quotidien. Dans la composition humoristique Witford Brimley and his Robot Dog Seize Burger King in a Bloodless Coup, nous assistons à une conversation relativement étrange. C’est comme si Marino n’avait conservé que les intonations de la voix, ce qui donne lieu à un dialogue incompréhensible fait de couinements aigus et de grognements revêches. Dans la partition, la compositrice aide les interprètes avec l’indication suivante : « Imaginez un bar fictif quelque part à Manhattan. Vous rencontrez trois personnages qui fréquentent régulièrement ce bar : un barman, une célibataire et un pilier de bar. »

Que peut faire un musicien dans la rue, sans instrument ? En guise de réponse, le compositeur français François Sarhan (né en 1972) a écrit la série Situations, un ensemble de 31 pièces brèves conçues pour être jouées partout et par tous. Dans Situations 4 : Vice Versa, il indique aux interprètes : « S’asseoir face à face, genoux serrés. Ton : sérieux, se regarder droit dans les yeux. »

Au XIXe siècle, un vent nationaliste souffle sur l’Europe. Loin d’être épargnées, musique et littérature sont activement employées pour honorer la nation. Les chansons populaires fleurissent à foison. Le recueil Des Knaben Wunderhorn, résultat d’une collecte de vieilles chansons populaires allemandes réalisée au XIXe siècle, s’inscrit dans l’air du temps et inspire de nombreux compositeurs allemands, Gustav Mahler en tête. Le compositeur canadien Thierry Tidrow (1986) y puise lui aussi la matière de son cycle de mélodies Die alten, bösen Lieder. Mais comme le laisse supposer le titre (les vieilles affreuses chansons), les textes qu’il choisit sont très inquiétants, avec des passages comme « Il lui retira ses vêtements, la frappa violemment et lui ravit sa vertu ». Tidrow conclut ses cinq chansons macabres (« Schuld », « Die Judentochter », « Sonstiges », « Höllisches Recht » et « Zucht bringt Frucht ») par une « postface du compositeur », dans laquelle il présente sur un ton humoristique ses excuses pour ce « joyau » de la littérature allemande et l’éventuel malaise semé dans le public.

 

Dialogues pour cinq

En 1890, Johannes Brahms (1833-1897) décide d’abandonner définitivement la composition. Il ne s’attend vraisemblablement pas à ce que, à peine un an plus tard, quelque chose le convainque de remettre la main à la pâte. Ce « quelque chose » est la sonorité ensorcelante du clarinettiste Richard Mühlfeld, qu’il entend en 1891. Cet été-là, dans sa résidence secondaire de Bad Ischl, Brahms compose le Quintette pour clarinette en si mineur et le Trio pour clarinette, op. 114, tous deux pour Mühlfeld. Le quintette est créé quelques mois plus tard devant un public choisi, avec Mühlfeld à la clarinette et, à ses côtés, le quatuor à cordes du célèbre violoniste hongrois Joseph Joachim. 

Brahms n’est pas le premier à composer pour la fabuleuse combinaison clarinette et quatuor à cordes. Des compositeurs comme Wolfgang Amadeus Mozart et Carl Maria von Weber l’ont précédé. Mais c’est lui qui a véritablement donné ses lettres de noblesse au quintette à clarinette, en exploitant tout le potentiel de cette formation originale. D’une part, l’adjonction d’un bois à un quatuor à cordes crée une palette sonore contrastée dont émerge le timbre lyrique et chaud de la clarinette. D’autre part, les timbres de ces instruments sont suffisamment proches pour que les différentes voix s’entremêlent en un dialogue musical homogène. Après le succès international du Quintette à clarinette en si mineur de Brahms, de nombreux compositeurs écrivent à leur tour des pièces pour cette formation, et le quintette à clarinette devient un genre nouveau dans le paysage de la musique de chambre. 

Contrairement à ce à quoi l’on pourrait s’attendre, le début du Quintette à clarinette en si mineur n’est ni expansif ni dramatique. L’« Allegro » commence au contraire par un thème remarquablement lyrique aux violons, une caractéristique de la musique de chambre de la maturité de Brahms. Le compositeur conserve le caractère réservé du premier mouvement dans l’« Adagio », entièrement joué con sordino aux cordes. Un instant, les nuages s’amoncèlent et les instruments menacent de faire se déchaîner une tempête sur l’auditeur, avec des arabesques virtuoses à la clarinette et des trémolos agités aux cordes. Mais le calme revient avant que le tumulte atteigne un climax. Après le bref « Andantino » tout en retenue, le quatrième et dernier mouvement s’amorce « Con moto ». Le finale repose sur un thème et cinq variations, dans lesquelles Brahms fait alterner l’atmosphère introvertie du début et des passages plus impétueux.

Si Firgun a tout d’un ensemble de musique de chambre traditionnel, il déjoue les attentes avec un arrangement pour quintette à clarinette de Englishman in New York, une chanson que Sting a écrite après avoir fait la connaissance de l’écrivain et acteur anglais Quentin Crisp qui, en raison de ses inclinations, a enduré une existence marquée par la violence et la haine dans l’Angleterre homophobe des années 1930 et 1940. Dans sa chanson, Sting parle d’un Anglais qui, malgré tout, reste lui-même.

Biographies

Goggles

Duo énergique et espiègle, Goggles invite les spectateurs à un voyage théâtral dans le répertoire de musique contemporaine. Partant toujours d’un récit intense, deux jeunes artistes bouillonnants (Wim Pelgrims aux percussions et Esther-Elisabeth Rispens à la voix) ne cessent d’explorer de sonder les frontières musicales en se jouant du rôle usuel des percussions et du chant. Partant de cette exploration pétillante et curieuse, ils présentent la musique contemporaine de façon accessible et ne manquent jamais de faire apparaître un sourire sur les visages.

 

Firgun

« Firgun » est un mot hébreu, intraduisible, qui désigne « la joie que l’on ressent face au bonheur qui arrive à un autre que soi ». Fondé en 2017 par cinq amis des conservatoires de Bruxelles et d’Anvers, le Firgun Ensemble explore le riche répertoire pour clarinette et quatuor à cordes. C’est, en Belgique et au-delà, un invité apprécié sur diverses scènes, de Wilde Westen et De Singel au Grachtenfestival d’Amsterdam, au Arte Amanti Festival et au Muziekgebouw Eindhoven.

Paroles

Hugo Wolf, Auch kleine Dinge

Auch kleine Dinge können uns entzücken,

Auch kleine Dinge können teuer sein.

Bedenkt, wie gern wir uns mit Perlen schmücken

Sie werden schwer bezahlt und sind nur klein.

Bedenkt, wie klein ist die Olivenfrucht,

Und wird um ihre Güte doch gesucht.

Denkt an die Rose nur, wie klein sie ist

Und duftet doch so lieblich, wie ihr wisst.

 

[FR]

Les petites choses aussi peuvent nous ravir,

les petites choses aussi peuvent être précieuses.

Pensez donc aux perles dont nous aimons nous parer :

on les paie cher, et pourtant, elles sont toutes petites.

Pensez donc aux olives, si petites,

et pourtant recherchées pour leur goût.

Pensez donc à la rose, si petite,

et au parfum pourtant si suave, comme vous le savez.

 

T.W. Tidrow, Die alten bösen Lieder

1. Schuld

Es ging ein Knab spazieren,

spazieren in den Wald.

Da begegnet ihm ein Mägdelein,

gar schön war sie gestalt.

 

Er nahm das Mädchen gefangen,

gefangen musst du sein;

er zog ihr aus die Kleider

und schlug sie also sehr,

hat ihr genommen die Ehr.[...]

 

Mutter : "Ach Jüngling, liebster Jüngling mein,

ist das nicht Schand und Spott,

dein Kopf gehört dem Galgen,

dein Leib gehört aufs Rad,

weil du's verschuldet hast."

 

[FR]

1. Culpabilité

Un enfant est allé se promener,

se promener dans la forêt.

Là, il rencontre une jouvencelle

bien faite de sa silhouette.

 

Il emprisonne la jeune fille.

« Tu es ma prisonnière. »

Il lui retira ses vêtements,

et la frappa violemment,

lui ravit sa vertu. […]

 

La mère : « Ah garçon, mon très cher garçon,

n’est-ce pas là honte et ridicule,

ta tête devrait pendre à une corde,

ton corps devrait être sur la roue,

car tu es coupable. »

 

2. Die Judentocher

Es war eine schöne Jüdin,

Ein wunderschönes Weib,

Sie hatt' ein schöne Tochter,

Ihr Haar war schön geflochten,

Zum Tanz war sie bereit.

 

Ach, liebste, liebste Mutter!

Was tut mir mein Herz so weh!

Ach, laßt mich eine Weile

Spazieren auf grüner Heide,

Bis daß mir's besser wird.

 

Die Mutter wandt den Rücken,

Die Tochter sprang in die Gaß,

Wo alle Schreiber saßen:

Ach liebster, liebster Schreiber!

Was tut mir mein Herz so weh.

 

Wenn du dich lässest taufen,

Luisa sollst du heissen,

Mein Weibchen sollst du sein.

 

Eh ich mich lasse taufen,

Lieber will ich mich versaufen

Ins tiefe, tiefe Meer.

Ihr seht mich nimmermehr!

 

[FR]

2. La fille du juif

Il était une jolie juive,

une femme magnifique,

qui avait une jolie fille

aux cheveux joliment tressés,

et prête à danser.

 

Ah, très chère mère !

Pourquoi mon cœur me fait-il si mal ?

Ah, laisse-moi un instant

errer sur la lande verte

jusqu’à ce que je me sente mieux.

 

La mère a tourné le dos,

la fille a sauté dans la rue,

où se trouvaient tous les écrivains :

Ah, très cher écrivain !

Pourquoi mon cœur me fait-il si mal ?

 

Si tu te fais baptiser,

tu devras t’appeler Luisa,

tu seras ma femme.

 

Plutôt que de me faire baptiser,

je préférerais m’enfoncer

au plus profond de la mer.

Vous ne me verrez plus jamais.

 

2(b) Sonstiges

***

Es bat ein Bauer sein Töchterlein

dass es doch täte den Willen sein!

***

Es starben zwei Töchter an einem Tag

Sie wurden an einem Tag begraben.

***

Ein Schneider hätt ein böses Weib

Vorwitzig, stolz, doch fein von Leib

Sehr eigenwillig, frech und steil

Trug ihre Ehr auch ziemlich feil!

 

[FR]

2(b) Divers

***

Un paysan supplia sa fillette

de faire ses volontés !

***

Deux filles moururent le même jour,

elles furent enterrées ensemble.

***

Un tailleur avait une femme méchante,

arrogante, fière, mais belle de sa personne,

très têtue, insolente et abrupte,

et qui faisait peu de cas de sa vertu.

 

3. Höllisches Recht

Es ging ein Hirt gar früh austreiben,

Er hört' ein kleines Kindlein schreien.

Kindelein ich hör' dich und seh dich nicht.

» Ich bin in einem hohlen Baum

Und mit eichenen Rüthlein g'deckt.

Ach Alter nimm mich mit zu Haus,

Mein' Mutter hat Hochzeit zu Haus.«

Als er das Kind zur Tür nein bracht:

»Grüß euch Gott ihr Hochzeitgäst,

Dieweil die Braut mein Mutter ist.«

Wie soll ich denn dein Mutter sein,

Ich trage ja ein Kränzelein?

»Tragst du ein Kränzelein rosenrot,

Du hast schon drei Kinder tot.

's erst hast ins Wasser geschmissen,

's ander hast in Mist vergraben,

's dritt' in einen hohlen Baum,

Und mit eichenen Rüthlein zugedeckt.«

Ach wie kann das möglich sein!

Kam der Teufel zum Fenster hinein,

Und nahm sie bei ihrer schneeweißen Hand,

Tut mit ihr den Ehrentanz

Und führt sie in die höllische Pein.

 

[FR]

3. Justice infernale

Un berger mena son troupeau de bon matin,

il entendit un petit enfant crier.

Petit, je t’entends, mais je ne te vois pas.

« Je suis dans un arbre creux,

couvert de baguettes en chêne.

Ah, mon brave, ramène-moi chez moi,

ma mère se marie chez nous. »

Lorsqu’il eut amené l’enfant à la porte :

« Salut, invités de la noce,

puisque la mariée est ma mère. »

Comment puis-je être ta mère,

moi qui porte une couronne ?

« Tu as beau porter une couronne de roses,

tu as déjà trois enfants morts.

Tu as jeté le premier à l’eau,

tu en as enfoui un autre dans le fumier,

et le troisième dans un arbre creux

couvert de baguettes en chêne.

Ah, comment cela peut-il être possible ! »

Le diable est entré par la fenêtre,

l’a prise par sa main blanche comme neige,

il mime avec elle la danse de la vertu

et l’entraîne dans le tourment de l’enfer.

 

4. Zucht bringt Frucht

Es flohen drei Sterne wohl über den Rhein,

Es hätt' eine Witwe drei Töchterlein;

Die eine starb wie es Abend war

Und die Sonne nicht mehr schiene klar,

Die Andre um die Mitternacht,

Die Dritte um die Morgenwacht.

 

Sie nahmen sich all einander die Händ

Und kamen vor den Himmel behend,

Sie klopften leise an die Tür,

Sankt Petrus sprach: Wer ist dafür?

Es stehn drei arme Seelen hier,

Ach, macht bald auf die Himmelstür.

 

Er sprach: Ich muß erst zeigen an,

Welch' von euch soll in Himmel gahn,

Drauf ging er hin und fragte nach,

Die Himmelsstimme also sprach:

Die ältsten zwei sollen hier ein gehn,

Die jüngste muß bleiben stehn.

 

Sie schrie und sprach: Was hab ich gethan,

Daß ich hier bleiben soll bestahn?

Sankt Petrus sprach: Weil du veracht

Gotts Wort, deine Seele nicht bedacht,

So geh nun hin und siehe zu,

Wo du findest in der Höllen Ruh.

 

Denn wenn du in die Kirch solltst gehn,

So bliebst du vor dem Spiegel stehn,

Dein Haupt bekrönt, dein Haar geschmiert,

Und dich hoffärtig ausgeziert:

Drum geh nur fort und packe dich,

Die Hölle wird aufnehmen dich!

 

Als sie nun vor die Hölle kam,

Da klopfte sie gar grausam an,

Der Satan sprach: Wer ist allhier?

Es ist eine arme Seel dafür!

Drauf sprang er auf, und ließ sie ein,

Und schenkt ihr ein ein glühnden Wein.

 

Als sie nun aus dem Becher trank,

Das Blut ihr aus den Nägeln sprang,

Er bracht sie in den höllischen Pfuhl,

Und sezt sie auf ein glühenden Stuhl,

Ja ihre Qual war übergroß,

Sie kriegte manchen harten Stoß.

 

Sie sprach: Das ist mein Mutter Schuld,

Daß sie mein Bosheit hat erduldt. (...)

 

Was hilft mir nun mein Übermut,

Mein Reichtum, Ehre, Geld und Gut?

Was hilft mir nun all Zierd und Pracht?

Ach hätt' ich nie daran gedacht!

So säß ich nicht in dieser Flammen,

Da alle Qualen schlagen zusammen.

 

[FR]

4. L’éducation porte ses fruits

Trois étoiles surplombaient le Rhin,

une veuve avait trois petites filles ;

l’une mourut quand vint le soir,

et que le soleil ne brillait plus,

l’autre à minuit,

et la troisième à l’aube.

 

Elles se donnèrent la main

et arrivèrent bien vite au Ciel.

Elles frappèrent doucement à la porte.

Saint Pierre demanda : Qui est là ?

Trois pauvres âmes,

ah, ouvrez la porte du Ciel.

 

Il dit : Je dois d’abord examiner

laquelle d’entre vous doit aller au Ciel,

puis il partit demander.

La voix céleste dit alors :

« Les deux aînées peuvent entrer,

la cadette doit rester là. »

 

Elle s’écria : Qu’ai-je fait

pour devoir rester ici ?

Saint Pierre répondit : Tu méprises

la parole de Dieu sans penser à ton âme.

Pars à présent et va voir

où tu trouveras la paix en enfer.

 

Car quand tu devais aller à l’église,

tu restais debout devant ton miroir,

le front couronné, les cheveux oints,

et apprêtée avec orgueil :

alors, va à présent et ressaisis-toi,

l’enfer va t’engloutir. »

 

Lorsqu’elle arriva aux portes de l’enfer,

elle frappa un coup sinistre,

et Satan demanda : Qui est là ?

Une pauvre âme !

Il se précipita, la laissa entrer

et lui offrit du vin chaud.

 

Quand elle but le verre,

le sang gicla de ses ongles,

il la conduisit au lac infernal

et la fit asseoir sur une chaise rougeoyante,

sa souffrance fut immense,

elle reçut des coups violents.

 

Elle dit : « C’est la faute de ma mère,

elle a supporté ma méchanceté. […]

 

À quoi me servent à présent mon audace,

ma richesse, ma vertu, mon argent et mon bien ?

À quoi me servent toutes ces parures et ce faste ?

Ah, je n’aurais jamais cru cela !

Sinon, je ne serais pas dans ces flammes,

Là où tous les tourments frappent en même temps.

 

5. Nachwort des Komponisten

Wertes Publikum,

Ich möchte Sie gerne darauf hinweisen, dass die

zuvor gehörten Texten, alle aus unterschiedlichen

Liedern Des Knaben Wunderhorn, Kleinod der

deutschen Literatur und wesentliches Zeichen des

Erwachens des Deutschen Einheitsgefühls im 19.

Jahrhundert, unberührtexzerpiert worden sind.

Die darin dargestellte Ideen, Ansichten, und

Auffassungen, spiegeln nicht notwendigerweise jene

des Komponisten oder der Musiker wider. Wir

hoffen, niemandem zu nahe getreten zu sein, und

danke Ihnen für Ihr Verständnis.

 

[FR]

5. Postface du compositeur

Cher public,

Je tiens à vous préciser que les textes que vous venez d’entendre, tous issus de différentes chansons du recueil Des Knaben Wunderhorn, joyau de la littérature allemande et symbole majeur du réveil du sentiment d’unité allemande au XIXe siècle, n’ont pas été remaniés. Les idées, points de vue et avis qui y sont énoncés ne reflètent pas nécessairement ceux du compositeur ou des interprètes. Nous espérons n’avoir choqué personne, et vous remercions de votre compréhension.

Partenaires

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Klara, KPMG, Nationale Loterij-meer dan spelen

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Brouwerij Omer Vander Ghinste, Interparking, Proximus, Yakult

public funding
BHG, Nationale Bank van België, Vlaamse Gemeenschap, Vlaamse Gemeenschapscommissie

cultural partners
Bozar, Concertgebouw Brugge, Davidsfonds, DESINGEL, Flagey, KVS, Muntpunt, Théâtre Les Tanneurs

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BRUZZ, BX1, Canvas, Clearchannel, De Standaard, Eén, La Libre, La Première, La Trois, Musiq3, Radio 1,  Ring TV, visit brussels