docu pollini

Maurizio Pollini - nouvelle date

grand master of the piano

Maurizio Pollini
Bozar, Salle Henry Le Boeuf
Préface

Chère festivalière, cher festivalier,

 

Ces derniers mois, nous n’avons cessé de caresser l’espoir d’organiser à nouveau un festival live en mars 2022. Aujourd’hui, ce rêve est devenu réalité, et c’est avec grand plaisir que nous vous accueillons, vous notre public, au Klarafestival, le plus grand festival radio de Belgique.

 

L’expérience musicale a de tout temps été un événement collectif – et nous avons dernièrement vraiment senti que la musique joue aujourd’hui toujours ce rôle au sein d’une communauté. Les salles de concert sont des lieux de rencontre, des lieux d’écoute collective où l’on se retrouve pour célébrer, s’émerveiller et découvrir. C’est précisément la dimension de rassemblement physique qui a inspiré le titre de cette édition, « Let’s stick together ».

 

Au gré de quelque 25 concerts à Bruxelles, Anvers et Bruges, nous déclinons cette année une programmation tout aussi variée. Comme à l’accoutumée, nous faisons venir en Flandre la crème du monde musical, comme la légende du piano Maurizio Pollini, le Bayerisches Staatsorchester ou encore The Orchestra of the Age of Enlightenment. Nous vous proposons d’écouter des œuvres phares, comme la Passion selon saint Jean de Bach, le Requiem de Campra ou le Concerto pour violon en ré majeur de Stravinsky. Mais le Klarafestival vous invite aussi à découvrir des nouveautés. Ainsi, une équipe de jeunes artistes s’attèle au ballet Peer Gynt de Schnittke, le metteur en scène Luigi De Angelis aborde la musique de Scarlatti, Pärt et Andriessen, et le théâtre Les Tanneurs se transforme en plage artificielle pour la performance-opéra Sun & Sea.

 

Depuis près de 60 ans, Maurizio Pollini enchante le public par la clarté de son jeu, son intelligence musicale et sa personnalité attachante. C’est donc un véritable honneur de pouvoir l’accueillir ce soir dans la Salle Henry Le Bœuf, où il célèbrera son 80e anniversaire avec des musiques de Franz Schubert et Ludwig van Beethoven. En guise de prélude, il ouvrira la soirée avec la Sonate pour piano en sol majeur, op. 78, D 894,  « Fantaisie » de Franz Schubert. Il clôturera ce concert avec un autre monument du répertoire pour piano : la très virtuose sonate Hammerklavier de Beethoven, considérée comme « injouable ».

 

Joost Fonteyne

intendant Klarafestival

Programme

Maurizio Pollini, piano

 

co-production Klarafestival, Bozar

 

flowers provided by Daniel Ost

chocolate gifts provided by Neuhaus

texts by Bozar & Lalina Goddard

 

 

franz schubert (1797-1828)

Piano Sonata in G Major, D 894

  1. Molto moderato e cantabile

  2. Andante

  3. Menuetto: Allegro moderato - Trio

  4. Allegretto

 

intermission 

 

ludwig van beethoven (1770-1827)

Piano Sonata No. 29 in B flat Major, Op. 106, ‘Hammerklavier’ (1817-1818)

  1. Allegro

  2. Scherzo: Assai vivace

  3. Adagio sostenuto

  4. Largo - Allegro risoluto

Clé d'écoute

Beethoven, Schubert et une légende vivante du piano

Sonate pour piano en sol majeur, op. 78, D 894,  « Fantaisie » (1826)

La Sonate pour piano en sol majeur, D 894 date d’octobre 1826 et incarne une forme de continuation de la trilogie de 1825. Connue sous le titre de « Fantaisie » ou de « Fantaisie-Sonate », elle est dédiée à Josef von Spaun, un ami du compositeur. Sa publication par l’éditeur Tobias Haslinger résume clairement la problématique liée à l’ampleur d’une telle œuvre : afin de se vendre plus facilement, elle paraît en avril 1827 sous le titre de 'Fantasie, Andante, Menuetto und Allegretto', soit sous la forme plus « digeste » de quatre pièces indépendantes.

Estimée par les plus grands noms de la musique romantique, cette sonate s’ouvre sur un 'Molto moderato e cantabile' au ton contemplatif. Le thème initial constitué d’accords annonce le voyage intérieur auquel invite tout ce premier mouvement. Il est suivi d’un motif dont la fluidité et le caractère dansant semblent vouloir répondre à la fermeté voilée de mystère du premier thème et de son développement. Le développement central brise le climat de rêverie poétique. Le matériau exploité dans l’exposition réapparaît ici transfiguré, « contaminé » en quelque sorte par la progression dramatique du développement. La réexposition ramène le calme et la lumière, sans réussir à faire oublier la violence et l’intensité de l’orage tout juste apaisé.

'L’Andante' repose sur deux thèmes repris en alternance et chaque fois variés. Le premier, tendre et lyrique rappelle le climat du début de l’Allegro initial, tandis que le second, violent et dramatique, réveille l’atmosphère du développement. Le 'Menuetto' exploite un thème vigoureux. Contraste encore, avec la confrontation entre les rythmes syncopés du menuet et le ton de ländler fragile et lumineux du trio. 'L’Allegretto' final est un rondo dont l’écriture évoque parfois l’improvisation mais où transparaît une véritable rigueur architecturale. Inventivité musicale, jeu sur l’ambiguïté entre mode majeur et mode mineur, accents tour à tour tziganes ou viennois : autant de caractéristiques de ce mouvement allègre mais toujours délicat et expressif.

 

Sonate pour piano n° 29 en si bémol majeur, op. 106, « Hammerklavier » 

Durant la deuxième décennie du XIXe siècle, Beethoven s’est surtout attelé à remanier des compositions plus anciennes (Fidelio, au départ de Leonore) et à réarranger des mélodies (chants populaires écossais et irlandais). Beethoven ayant nettement ralenti son rythme de travail, chacune de ses nouvelles compositions était une création d’une extrême originalité. Cette Sonate pour piano n° 29 en si bémol majeur, op. 106, mieux connue sous le nom de Hammerklaviersonate, est l’une de ces créations tout à fait inédites sur le plan musical. Beethoven avait lui-même intitulé sa 29e sonate « Grosse Sonate für das Hammerklavier ». Et il se plaisait à affirmer que « cette œuvre donnerait encore du fil à retordre aux pianistes dans vingt-cinq ans ». Dans cette sonate, Beethoven refuse de se plier aux limites des piano-forte encore fragiles à l’époque. Cette sonate est d’une longueur et d’une intensité musicale pratiquement inégalées et encore moins dépassées. Elle n’en demeure pas moins de facture assez conservatrice. Il s’agit en effet de la seule œuvre tardive pour piano de Beethoven qui renoue avec la structure quadripartie de la Grosse Sonate, que l’on retrouve dans les opus 2, 7 ou 10.

L’ouverture illustre très bien les deux caractéristiques principales de la Hammerklaviersonate : caractère monumental et forme relativement traditionnelle. Et de fait, si l’Allegro est particulièrement ambitieux de par sa « longueur », sa forme « sonate » présente une structure assez classique. Les trois autres mouvements nous montrent un Beethoven plus désireux d’expérimenter, même si le compositeur reste dans les limites de ce qui était jugé acceptable à l’époque au niveau de la forme. 

Dans le Scherzo : Assai vivace, pétillant, plus structuré et remarquablement condensé, Beethoven réussit à dramatiser le climat à grand renfort d’accords non orthodoxes. Contrairement à des sonates antérieures, un récit émotionnellement chargé semble se cacher derrière les notes. Si l’Adagio sostenuto revêt sur la partition la forme de la sonate, sa longueur inhabituelle et les harmonies extrêmement expressives et souvent très audacieuses, relèguent complètement à l’arrière-plan l’aspect formel. Ce sont les tensions sous-jacentes, qui créent une atmosphère qu’on pourrait qualifier d’éthérée, qui captent toute l’attention. On retrouve dans cet adagio ce qui fait la marque de fabrique de Beethoven : des mélodies interminables qui parviennent à faire oublier les notions de temps et de cadence. La nature moderne de la sonate réside avant tout dans la transition entre les deux derniers mouvements : une préparation à la colossale fugue finale au moyen d’une « improvisation » sur une série d’idées qui n’ont pratiquement plus rien à voir avec ce qui suit ou précède. Cette Introduzione fait très progressivement le lien entre le caractère méditatif de l’Adagio sostenuto et la fugue. Jamais Beethoven n’avait composé une œuvre clairement développée au départ d’une seule idée. 

 

D’après Diederik Verstraete

Biographies

Avec une carrière débutée il y a plus de 60 ans, Maurizio Pollini est l'une des légendes vivantes du piano. Abordant un large répertoire, allant de Bach à la musique contemporaine, il a gravé sur disque de nombreuses œuvres des répertoires classique, romantique et contemporain, enregistrements loués dans le monde entier. Depuis sa victoire au Concours Chopin en 1960, Maurizio Pollini s'est forgé une carrière internationale d’excellence, se produisant dans les plus grandes salles de concert du monde et collaborant avec des orchestres et des chefs de premier plan tels que Karl Boehm, Herbert von Karajan, Claudio Abbado, Pierre Boulez et Peter Eötvös. En 1987, il a reçu le Wiener Philharmoniker Ehrenring – cet anneau d’honneur représentant la plus haute récompense attribuée par l’orchestre.

Partenaires

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Klara, KPMG, Nationale Loterij-meer dan spelen

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Brouwerij Omer Vander Ghinste, Interparking, Proximus, Yakult

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BHG, Nationale Bank van België, Vlaamse Gemeenschap, Vlaamse Gemeenschapscommissie

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Bozar, Concertgebouw Brugge, Davidsfonds, DESINGEL, Flagey, KVS, Muntpunt, Théâtre Les Tanneurs

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