LastAndFirstMen

Brussels Philharmonic & Viktor Orri Árnason

last and first men

25.03.2023 — 20:00
Flagey, Studio 4
Préface

Bienvenue au Klarafestival !

 

Festival van Vlaanderen Brussel, Klara et nos partenaires sont heureux de vous accueillir à nouveau. « I believe audiences aren’t just listening. They are actively contributing », confiait l’artiste du festival, Barbara Hannigan, dans une interview. Un concert, c’est une interaction entre le public, les artistes et tous ceux et celles qui, sur scène ou en coulisses, participent à la magie de ces moments. Ensemble, nous faisons corps avec la musique. Become Music !

 

Cheffe d’orchestre et soprano, Barbara Hannigan est un grand nom de la scène internationale. Avec elle, la musique classique prend la forme d'une expérience moderne à part entière. C'est une source d’inspiration pour le Klarafestival, le plus grand festival radio du pays. Ses multiples talents et ceux de nombreux artistes belges et internationaux, qui relient le passé et le présent par des récits musicaux, vous feront indéniablement vibrer.

 

Le Klarafestival commencera en force avec Hannigan au pupitre du London Symphony Orchestra. Ensuite, on la verra et entendra avec des jeunes musiciens participant à son projet de mentorat Equilibrium Young Artists. Quelque 25 concerts mettront en avant des ensembles talentueux, tels que Les Talens Lyriques, le City of Birmingham Symphony Orchestra avec Mirga Gražinytė-Tyla et Vilde Frang ou le St. Louis Symphony Orchestra avec Víkingur Ólafsson. Le Klarafestival encourage aussi la création. Le ciné-concert Reich/Richter mêlera les tableaux de Gerhard Richter à la musique de Steve Reich. La surprise sera encore au rendez-vous dans la création Counterforces du compositeur Frederik Croene sur un texte de la poète Dominique de Groen ou dans la production de théâtre musical Prey du metteur en scène Kris Verdonck sur une musique composée par Annelies Van Parys.

 

Ces concerts et tous les autres ne pourraient avoir lieu sans la collaboration de nos partenaires culturels : Bozar, Flagey, Kaaitheater, Théâtre Varia, Muntpunt, Concertgebouw Brugge et De Singel. Nos remerciements vont aussi à nos partenaires privés KPMG, Proximus, Brasserie Omer Vander Ghinste, Belfius, Interparking et les joueurs de la Loterie nationale. Nous sommes reconnaissants du soutien de la Communauté flamande et de la Région de Bruxelles-Capitale. Et enfin, merci à Klara et à la VRT : il n’y aurait pas de festival radio sans leur précieux appui.

 

Joost Fonteyne

Intendant Klarafestival

 

Programme

Jóhann Jóhannsson, composer and director

Yair Elazar Glotman, composer and musical director

Viktor Orri Árnason, conductor

Theater of Voices, soloists

Anthony Weeden, orchestration and arrangement

Sturla Brandth Grøvlen, cinematographer

Rick Vincent Will, technical director

Stuart Bailes, lighting designer

Peter Albrechtsen, sound designer

Tilda Swinton, film narration

Else Torp, Kate Macoboy, soloist

Brussels Philharmonic, orchestra

 

coproduction Klarafestival, Flagey and Brussels Philharmonic

presentation by Greet Samyn

 

 

Jóhann Jóhannsson (1969-2018)

Last and First Men

 

End scheduled at 21:15

 

Clé d'écoute

Last and First Men

 

L’idée de ce film vient à Jóhann Jóhannsson dès 2010. Cela fait alors tout juste dix ans que le compositeur islandais enregistre de la musique à titre soliste, façonnant des albums concept élégiaques envoûtants à propos d’utopies perdues, qui associent arrangements orchestraux sanglotants, subtile électronique crépitante et voix désincarnées impassibles. Il compose simultanément des bandes-son pour le cinéma et la télévision, et réalise des courts métrages en Super 8 et 16mm qu’il projette lors de ses concerts. Il réfléchit alors à réaliser un grand film de son cru : « Je n’avais jamais vraiment trouvé une idée qui me stimule. Et puis je l’ai vue. L’idée avec un grand I. Là. Parfaitement formée. » Cette idée provient d’un livre d’art réalisé en 2010 par le photographe néerlandais Jan Kempenaers. Intitulé Spomenik, cet ouvrage sans texte renferme des tirages couleurs sur papier glacé des colossaux mémoriaux de guerre à l’architecture brutaliste érigés dans l’ancienne République de Yougoslavie entre les années 1960 et 1980.

 

Jóhannsson se plonge dans les recherches : « Les spomeniks ont été commandés par le Maréchal Tito, le dictateur qui a créé la Yougoslavie. Tito a construit cet État artificiel, une expérience utopique unissant des nations slaves aux très nombreuses différences de religion. Les spomeniks devaient être des symboles d’unification. Les architectes ne pouvaient utiliser l’iconographie religieuse ; à la place, ils se sont tournés vers les arts préhistoriques, mayas et sumériens. C’est pourquoi ils ont l’air si étranges et si extraordinaires. » Jóhannsson a développé une certaine fascination pour la complexité symbolique des spomeniks. Monuments de guerre bâtis sur le site de massacres ou de camps de concentration, les spomeniks ont souvent eu des significations très différentes selon que l’on était serbe ou croate. « Rien n’est simple dans cette région », constate Jóhannsson. « Chaque spomenik était une superposition de couches de complexité culturelle qui n’ont cessé de me fasciner. »

 

En compagne du célèbre cinématographe norvégien Sturla Brandth Grøvlen, Jóhannsson sillonne les Balkans durant un mois, filmant les spomeniks sur une pellicule noir et blanc 16mm. Utilisant une caméra télescopique motorisée et un petit dolly pour déplacer lentement la caméra sur la surface des monuments, Grøvlen et Jóhannsson tournent avec la lumière disponible, essentiellement aux « heures dorées » du crépuscule et de l’aube, et presque entièrement contre le ciel, afin de montrer à peine plus que les monuments, le soleil, les nuages et la nature environnante.

 

Outre le Best Film Score Golden Globe qu’il remporte en 2015 pour la bande originale du film The Theory of Everything de James Marsh, Jóhannsson est probablement davantage connu pour ses étranges et magnifiques albums concept (Fordlandia, IBM 1401, A User’s Manual) et ses bandes-son nerveuses et grisantes des thrillers psychologiques de Denis Villeneuve, comme Prisoners (2013), Sicario (2015) et le chef-d’œuvre de science-fiction Arrival (2016). En dépit de quelques parallèles avec les réflexions sur la perception non linéaire du temps qui émaillent Arrival et d’une intrigue de science-fiction, le film Last and First Men se distingue fortement du travail de Villeneuve. Utilisant une pellicule 16mm numérisée en haute définition, le tournage en noir et blanc rappelle le cinéma science-fiction des années 1960 et 1970, et le déplacement lent et réfléchi de la caméra sur la carrosserie de la navette spatiale dans 2001: A Space Odyssey de Stanley Kubrick, Silent Running de Douglas Trumbull ou encore Solaris d’Andreï Tarkovski.

 

Jóhannsson se dit également influencé par les mouvements rampants de la dolly utilisés par Fred Kelemen dans The Man from London et The Turin Horse, deux films de Béla Tarr et Ágnes Hranitzky : « Nous voulions filmer ces sculptures de manière très formelle, pour souligner leur étrange beauté asymétrique. Nous nous réveillions chaque matin à quatre heures pour être prêts pour le lever du soleil et nous restions dehors à filmer toute la journée jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lumière. Ce fut l’une des expériences les plus heureuses de ma vie, et l’une des plus épuisantes. »

 

Compositeur de bandes-son de films depuis 2000, Jóhannsson savait que l’étape suivante serait la musique – mais aussi qu’il serait trop facile de se contenter de doter les images d’une partition. Il veut apporter une couche narrative à l’expérience. Il se tourne alors une nouvelle fois vers la science-fiction : « Je suis un grand fan des écrivains soviétiques. Stanislaw Lem et les frères Strugatski. Ils ont été considérablement influencés par Olaf Stapledon. » De tous les livres qu’il a revisités, Jóhannsson a été surtout frappé par les débuts de Stapledon en 1930, Last and First Men, une histoire du système solaire sur deux milliards d’années. « Comme l’anthropologie du futur, écrite dans un mélange de lyrisme mystique et de froideur académique ». C’est une œuvre puissante, particulièrement hypnotique, tout à la fois poétique et impartiale, et Jóhannsson connaît exactement la personne idéale pour en dire le texte : Tilda Swinton.

 

« Je voulais qu’il soit lu de la manière dont on lit un manuel. Dès le début, je savais que ce devait être Tilda. Je voulais que sa narration ressemble à une étrange conférence universitaire, teintée d’un lyrisme mélancolique, une voix autoritaire du futur. J’ai été aussi influencé par les lectures mesurées, assez solennelles, d’œuvres littéraires, qui étaient la norme à la radio nationale islandaise quand j’étais enfant. » Enregistrée près de la maison de l’actrice dans les Scottish Highlands, la voix de Swinton apporte aux mots de Stapledon une exquise tristesse, comme un adieu, tandis qu’elle s’évanouit au fur et à mesure qu’elle narre l’extinction de la terre.

 

Y parvenir a été, des dires même de Jóhannsson, un formidable défi – qui a aussi été un moteur pour continuer. « Je pense que Last and First Men perdurera sous de nombreuses formes. Ce n’est pas rien de demander aux gens de rester assis durant 70 minutes à regarder du béton et écouter parler de la fin de l’humanité. Mais nous espérons avoir fait avec tous ces éléments quelque chose de beau et de poignant. Quelque chose qui tient du requiem. »

 

Ces notes sont basées sur un entretien avec Jóhann Jóhannsson réalisé par Andrew Male à l’occasion de la création de l’œuvre en 2017 à Manchester.

 

Biographies

Jóhann Jóhannsson

Jóhann Jóhannsson (1969-2018) a écrit de la musique pour de nombreux arts et médias incluant le théâtre, la danse, la télévision et le cinéma. Durant les dernières années de son existence, une large part de son travail s’entremêle étroitement avec le cinéma. Il écrit la bande-son de nombreux succès de cinéma, parmi lesquels Prisoners (2013), Sicario (2015) et Arrival (2016) de Denis Villeneuve, et The Theory of Everything (2014) de James Marsh. En marge de la composition, Jóhannsson réalise également ses propres films : il fait ses débuts en 2015 avec le court métrage, End of Summer, suivi en 2017 de Last and First Men, montré pour la première fois au Manchester International Festival en 2017.

 

Viktor Orri Árnason

Viktor Orri Árnason est un compositeur, chef d’orchestre et producteur islandais. Son intérêt particulier pour l’association de la composition classique et du travail en studio, ainsi que son approche unique de l’alto et du violon font de lui une personnalité unique dans le paysage musical actuel. Il joue, dirige et crée des arrangements pour Jóhann Jóhannsson, Ólafur Arnalds et Björk, entre autres. En 2021, il sort son premier disque solo, Eilífur, chez le label PENTATONE. Cette même année, il devient le chef d’orchestre et directeur artistique du Reykjavík Recording Orchestra.

 

Brussels Philharmonic

Fondé en 1935 sous l’égide de l’Institut national de radiodiffusion (INR), le Brussels Philharmonic s’est taillé une réputation enviée dans la création de nouvelles œuvres en collaborant avec des compositeurs de renommée mondiale comme Bartók, Stravinsky et Messiaen. L’orchestre répète et se produit dans son port d’attache historique de Flagey, à Bruxelles, au cœur de l’Europe. Cette position en fait le point de départ idéal pour des concerts à Bruxelles, en Flandre et dans le reste du monde.

 

Else Torp

La soprano Else Torp, d’abord spécialisée en musique ancienne, est aujourd’hui également reconnue comme une interprète majeure de musique nouvelle. Elle se produit entre autres avec le Scottish Chamber Orchestra, Concerto Copenhagen, l’orchestre Gulbenkian, Lautten Compagney Berlin et le Kronos Quartet. Elle s’intéresse aussi à un vaste répertoire de lieder allemands et danois, et présente des œuvres contemporaines comme Façade (William Walton), King Harald’s Saga (un opéra pour voix seule de Judith Weir), et American Indian Songs de Stockhausen.

 

Kate Macoboy

La soprano australienne Kate Macoboy est une interprète chevronnée aussi bien au sein d’ensembles qu’à titre soliste. Embrassant un large répertoire, elle se produit au Royaume-Uni, en Europe et en Australie avec les chœurs de premier plan Ars Nova Copenhagen et Chamber Choir Ireland, sous la direction de Paul Hillier. Elle chante régulièrement avec divers chœurs d’église professionnels à Londres, le Danish National Vocal Ensemble, ou encore le Theatre of Voices, avec lequel elle a participé à la création mondiale de Last and First Men de Jóhann Jóhannsson.

 

Membres d’orchestre et/ou choeur

Conductor

Viktor Orri Árnason

 

Concertmaster

Henry Raudales 

 

Violon 1

Nadja Nevolovitsch (1), Bart Lemmens (2), Olivia Bergeot, Annelies Broeckhoven, Cristina Constantinescu, Francisco Dourthé Orrego, Justine Rigutto, Cristina Rimkeviciute, Anton Skakun, Elizaveta Rybentseva, Alissa Vaitsner, Gillis Veldeman

 

Violon 2 

Mari Hagiwara (1), Alexis Delporte, Aline Janeczek, Mireille Kovac, 

Eléonore Malaboeuf, Sayoko Mundy, Eline Pauwels, Julien Poli, Stefanie Van Backlé

 

Viola 

Mihai Cocea (1), Griet François (2), Philippe Allard, Marina Barskaya, Hélène Koerver, Agnieszka Kosakowska, Stephan Uelpenich, Patricia Van Reusel

 

Violoncelle

Kristaps Bergs (1), Kirsten Andersen, Barbara Gerarts, Julius Himmler, Sophie Jomard, Emmanuel Tondus, Elke Wynants

 

Contrebasse

Luzia Correia Rendeiro Vieira, Thomas Fiorini, Daniele Giampaolo, Simon Luce, John Van Lierop

 

Flûte 

Wouter Van den Eynde (1), Sarah Miller

 

Clarinette

Midori Mori (2), Michelle Geerlings

 

Basson

Marceau Lefèvre (1), Jonas Coomans (2)

 

Corne

Mieke Ailliet (2), Luc van den Hove

 

Percussion

Gert D'haese (2), Titus Franken (2)

 

(1) chef de pupitre

(2) soliste 

 

Partenaires

main partners

Klara, KPMG,  Nationale Loterij-meer dan spelen

 

festival & event partners

Belfius, Brouwerij Omer Vander Ghinste, Interparking, Proximus

 

public funding

BHG, Nationale Bank van België, Vlaamse Gemeenschap, Vlaamse Gemeenschapscommissie

 

cultural partners

AB, Bozar, Concertgebouw Brugge, DESINGEL, Flagey, Kaaitheater, Muntpunt, Passa Porta, Théatre Varia

 

official festival suppliers 

Café Costume, Café Victor, Casada, Daniel Ost, Fruit at Work, Greenmobility, Levi Party Rental, Piano’s Maene, Ray & Jules, Thon Hotels

 

media partners 

BRUZZ, BX1, Canvas, Clearchannel, Davidsfonds, De Standaard, Eén, La Libre, La Première, La Trois, MIVB, Musiq3, Radio 1,  Ring TV,  visit brussels