B'Rock & Muziektheater Transparant
PASSIO
B'Rock Orchestra
B'Rock Vocal Consort
Luigi De Angelis, Fanny & Alexander, concept, direction, scenography
Andreas Küppers, musical direction
Tobias Kokkelmans, dramaturgy
Luigi De Angelis, video design
Chiara Lagani, costumes
Andrea Argentieri, video, assistent-director
Rupert Enticknap, contra tenor
production Muziektheater Transparant, B'Rock Orchestra
co-production Klarafestival, Bozar, with the support of the Tax Shelter of the Belgian Federal Government
in collaboration with Fanny & Alexander / E. Production
flowers provided by Daniel Ost
chocolate gifts provided by Neuhaus
texts by Transparant
louis andriessen (1939-2021)
… miserere …
alessandro scarlatti (1660-1725)
Tristis est anima mea, from Responsori per la Settimana Santa
Omnes amici mei, from Responsori per la Settimana Santa
Plange quasi virgo, from Responsori per la Settimana Santa
Passio secundum Joannem
arvo pärt (1935)
Da Pacem Domine
Réfléchir aux souffrances à travers les siècles
Le chef d’orchestre Andreas Küppers explique cette musique.
La pièce s’appelle ‘PASSIO’, la souffrance de Jésus-Christ. Jésus est le fils de Dieu. Sa souffrance à lui, est aussi la souffrance de Dieu, la souffrance de l’homme et de toute la création. Dans la pièce ‘PASSIO’ vous entendez les différentes parties qui se suivent.
1. … Miserere… de Louis Andriessen
Nous commençons par entendre … Miserere … de Louis Andriessen. Louis Andriessen est un compositeur néerlandais décédé l’an dernier.
Andriessen s’est inspiré du travail célèbre du compositeur italien Gregorio Allegri. Allegri a vécu de 1582 à 1652. Pendant longtemps, sa musique se jouait uniquement dans la Chapelle Sixtine. C’est la chapelle la plus connue du Vatican.
La musique d'Andriessen ne console pas vraiment. Avant d’obtenir la rédemption, vous traversez d’abord une longue nuit noire de désespérance et de lutte. D’abord la musique gémit. Les sons ensuite semblent disparaître et la mélodie s’estompe. Après une pièce à voix unique, s’ensuit une petite mélodie qui se répète. Les rythmes ensuite s’accélèrent, tels des galops de chevaux. Finalement, vous entendez la dernière respiration d’une seule voix. Elle nous mène à la fin, la partie qui libère : 'Tempo di Sarabande'.
2. La Passion selon Saint-Jean d’Alessandro Scarlatti
Alessandro Scarlatti était un compositeur italien. Il a vécu de 1660 à 1725.
Nous connaissons également La Passion de Saint-Jean de Scarlatti sous le nom de Responsori per la Settimana Santa. C’est la partie la plus importante de ‘PASSIO’. La Passion de Saint-Jean est un ‘responsorium’. C’est une forme de musique où vous entendez le chant d’un chanteur soliste et d’une chorale qui lui répond. Des fois vous entendez une seule voix, des fois vous entendez plusieurs voix. La musique est sensuelle et intense: la tristesse elle aussi, peut être belle.
Le texte vient de la Bible. Durant la Semaine sainte avant Pâques, les chrétiens commémorent la souffrance, la mort et la résurrection de Jésus. Pour chaque jour de la Semaine sainte, il y a un texte dans la musique de Scarlatti:
-
Le texte de Tristis est Anima mea est pour le Jeudi saint. Il signifie: « Mon âme est triste jusqu’à la mort. Restez ici et regardez avec moi. » Paroles de Jésus.
-
Le texte de Omnes amici mei est pour le Vendredi saint. Il signifie: “Tous mes amis m’ont quittés.”
-
Le texte de Plange quasi virgo est pour le Samedi saint. Il signifie: « Pleurez comme une vierge, mon peuple ; pleurez, bergers, couvrez-vous de cendres »
Dans la Passion selon Saint-Jean, le texte de la Bible « se récite ». Une voix récite le texte en chantant. Une musique accompagne cette voix. Ce n’est que quand un groupe de personnes parle, que vous entendez plusieurs voix en même temps. Pour Scarlatti, c’est l’histoire qui est importante. C’est pourquoi la musique reste subtile et sobre.
3. Da pacem Domine de Arvo Pärt
Finalement, vous entendez Da pacem Domine de Arvo Pärt. Arvo Pärt est un compositeur de l’Estonie. Il est né en 1935.
Pärt a écrit la pièce immédiatement après les attentats de Madrid du 11 mars 2004. La musique semble être une prière récitée au rythme de la respiration. Nous prions Dieu et l’espérance nous revient.
“La souffrance ne doit pas devenir une marchandise”
Luigi De Angelis dirige la pièce ‘PASSIO’. Mien Bogaert lui fait une interview.
Vous êtes un des artistes du Muziektheater Transparant. Comment êtes-vous entré en contact avec Muziektheater ?
Luigi De Angelis: Je suis né en Belgique. Mon père est italien, ma mère est belge. Nous sommes allés habiter en Italie, où j’ai étudié. C’est là que j’ai créé ma propre troupe de théâtre. Avec eux, j’ai joué plusieurs fois en Belgique. Muziektheater Transparant m’a alors remarqué. Pendant quelques années, j’ai dirigé leur opéra pour jeunes. Ensuite, j’ai pu réaliser d’autres pièces en Belgique.
Aujourd’hui je passe la moitié de mon temps à Bruxelles et l’autre à Bologne, en Italie. J’aime beaucoup la Belgique, parce qu’ici, l’artiste est vraiment reconnu.
Aussi, les peintres belges influencent mon travail : Magritte, Delvaux et Ensor, ou encore Bruegel et Bosch.
Réaliser une pièce de théâtre de la Passion de Saint-Jean, me semble assez difficile. Comment avez-vous fait ?
Luigi De Angelis: Avant de dire oui, j’ai d’abord bien écouté la musique. Je ne peux pas adapter une œuvre en pièce de théâtre, si elle ne m'émeut pas. La Passion de Saint-Jean de Scarlatti m’a de suite séduit.
Comment adapter l’histoire à l’actualité? Je l’ai fait avec Tobias Kokkelmans. C’est lui qui a eu l’idée de ‘PASSIO’. Pour nous aider, on s’est servi d’un livre de l’écrivain français Girard. Le livre s’appelle: ‘Je vois Satan tomber comme l’éclair”. Satan crée du désordre. Pour rétablir l’ordre, les gens cherchent un bouc émissaire.
A un moment donné, tout le monde est contre le Christ, même ses propres disciples.
Le diable les fait hésiter. Aujourd’hui aussi, nous avons souvent besoin d’un bouc émissaire. Cela peut être un réfugié, un mendiant ou une autre personne.
Ce qui me fascine également, c’est de voir comment nous honorons la souffrance. Une musique exprimant la passion, c’est très joli. Mais après le concert, nous quittons la salle, et nous ne nous posons pas de questions importantes. Je veux encourager le public à poser ces questions. Pourquoi la souffrance est-elle si importante pour l’art ? Aimons-nous voir la souffrance de l’autre ? Ou sentons-nous une vraie compassion ? La souffrance ne doit pas devenir une marchandise…
Comment le rendre sur le podium?
Luigi De Angelis: Pour chaque étape de la souffrance du Christ, nous avons fait une vidéo. Les vidéos ne sont pas des extraits d’un film, mais plutôt des tableaux qui bougent. On voit les tableaux-vidéos sur 14 écrans. Ces tableaux sont placés autour du public. Ainsi nous voyons 14 portraits de gens qui souffrent. Des visages et des corps.
B’Rock Orchestra & Choir joue la musique. Andreas Küppers dirige l’orchestre. Benno Schachtner chante le rôle principal. Est-ce que ces musiciens font plus que chanter ou faire de la musique ?
Luigi De Angelis: Benno Schachtner montre les tableaux-vidéo au public. La chorale et l’orchestre aussi, font plus que chanter et faire de la musique. Je regarde comment ils bougent leur visage ou leur corps. Quand les musiciens expriment bien un sentiment, ils peuvent le faire sentir au public. Le public ressent alors la même chose.
De nos jours, la religion est moins importante. Pourtant, on réalise encore souvent de la musique de la passion. Pourquoi ? Qu’en pensez-vous ?
Luigi De Angelis: J’ai grandi dans une famille qui n’était pas religieuse. Mais ça me passionne de voir comment l’art religieux arrivait à raconter des choses aux gens. Par exemple, les belles églises en Italie avec leurs beaux tableaux et belles statues.
Même aujourd’hui, les histoires de la Bible arrivent encore à nous raconter beaucoup de choses. Il faut voir la signification de ces histoires au sens figuré. La souffrance du Christ, est aussi notre souffrance. Certaines images de ‘PASSIO’ nous font penser à un film de Pier Paolo Pasolini. Il faisait des films en Italie dans les années ’60 et ’70.
Avec son film, Pasolini raconte que la souffrance de Jésus peut encore être vraie aujourd’hui.
Luigi De Angelis est metteur en scène, musicien, il fait les décors et s’occupe de l’éclairage des spectacles. Il est né à Bruxelles en 1974. Enfant, il accompagne ses parents pour aller vivre en Italie. En 1992, il crée la troupe Fanny & Alexander. Il se laisse toujours inspirer de la relation entre musique et image.
Andreas Küppers est chef d’orchestre. Pendant longtemps, il a travaillé comme assistant musical de René Jacobs, un chef d’orchestre célèbre. On l’entend dans sa musique : l’orchestre parle, chante et détaille chaque émotion. Il est le chef d’orchestre et le fondateur de la troupe Teatro del Mondo. Il dirige aussi la chorale et joue du clavecin chez B'Rock Orchestra. Un clavecin est un instrument à cordes avec des touches, et ressemble au piano.
Rupert Enticknap est l'un des jeunes contre-ténors prometteurs de Grande-Bretagne. Il s'est produit avec des ensembles et des chefs de musique ancienne renommés. Il a également une grande passion pour le répertoire de musique moderne et contemporaine. Cette saison, il a fait ses débuts avec le Berliner Philharmoniker et Sir Simon Rattle avec des cantates de J. S. Bach à la Philharmonie de Berlin. Il se produira en tant que soliste avec le B'Rock Orchestra dans PASSIO au Muziekgebouw d'Amsterdam et au Klarafestival de Bruxelles.
B’Rock Orchestra est un orchestre de Belgique. B’rock réfère à la musique baroque: c’est de la musique classique qui date de la période entre 1600 et 1750. Les instruments de l’orchestre sont de cette époque. Les musiciens s’inspirent les uns les autres en invitant d’importants musiciens, chefs d’orchestre, metteurs en scène et artistes. Souvent, l’orchestre accompagne des pièces qui combinent la musique à d’autres formes d’art.
Muziektheater Transparant fait du théâtre musical. Ils travaillent avec des artistes de différentes formes d’art. Ils font du théâtre musical à niveau international pour le grand public. Dans leurs nouveaux projets, ils donnent le rôle principal à la voix. Ils combinent musique ancienne et nouvelle.
B'Rock Orchestra
Andreas Küppers, musical direction, harpsichord, organ
Jivka Kaltcheva, first violin
Rebecca Huber, second violin
Manuela Bucher, viola
Rebecca Rosen, cello
Tom Devaere, double bass
Flora Papadopoulos, harp
Karl Nyhlin, lute
B'Rock Vocal Consort
Heike Heilmann, Margaret Hunter, Amélie Renglet, soprano
Katharina Ross, Alexander Schneider (Pilatus), Bart Uvyn, alto
Jo Holzwarth, Fabian Kelly, Mirko Ludwig, tenor
Leander Carlier, Matthias Lutze (Jesus), Ulfried Staber, bass
main partners
Klara, KPMG, Nationale Loterij-meer dan spelen
festival partners
Brouwerij Omer Vander Ghinste, Interparking, Proximus, Yakult
public funding
BHG, Nationale Bank van België, Vlaamse Gemeenschap, Vlaamse Gemeenschapscommissie
cultural partners
Bozar, Concertgebouw Brugge, Davidsfonds, DESINGEL, Flagey, KVS, Muntpunt, Théâtre Les Tanneurs
official festival suppliers
Brand it Fashion, Café Costume, Café Victor, Casada, Daniel Ost, Fruit at Work, Humus X Hortense, Harvest, Les Brigittines, Neuhaus, Pentagon, Piano’s Maene, Thon Hotels
media partners
BRUZZ, BX1, Canvas, Clearchannel, De Standaard, Eén, La Libre, La Première, La Trois, Musiq3, Radio 1, Ring TV, visit brussels